Les squelettes dans mon placard
Jouent à la roulette russe avec les fusils de nos colères;
Vieux, rouillés et dangereux
Je les entends hurler comme
Des damnés
À travers des portes honteuses
L'animosité d'un amour éteint
Entre les mâchoires tandis que mes mains
Déjà trop vieilles pour être les miennes
Se fatiguent sur les serrures
Les vestiges de ceux qui sont passés avant moi
Sont les moulures de ce meuble hermétique et imperméable
Aux gémissements et aux implorations des vivants
Aux gémissements et aux implorations des vivants
Il faut pourtant ouvrir
Ouvrir ces portes
Et laisser vivre
Les squelettes
Et trouver la sérénité d'une âme
Apaisée des fantá'mes du passé
Qui hantent son chemin, sa maison
Et son sommeil
N'ai-je pas été suffisamment bon
Pour mériter pareil tourment?
Pour voir mes mains devenir squelettes
Et ma fiancée un pâle souvenir
D'une jeunesse gâchée
Mon corps est un squelette
Mon corps est un placard
Mon corps est un fusil
Mon corps